Note personnelle : Je fais passer l'éthique avant la légalité

Article publié le 02/03/2021, dernière mise à jour le 22/09/2023

Lors d'une discussion avec ma femme à propos de l'éducation de notre fille, j'ai réussi à mettre des mots sur une valeur que je porte depuis très jeune (sûrement transmise par ma famille) et que je n'avais encore jamais exprimé à haute voix:

Je fais passer l'éthique (entendez la morale) avant la légalité, et c'est une valeur dont je suis fier et que je veux transmettre.

Peut-être que cette vision des choses parlera à certains d'entre-vous, mais je sais que d'autres se diront que je suis un père irresponsable.

Attendez que je vous explique, vous jugerez après.

Chaque personne construit sa propre éthique au fur et à mesure des années, nous partons avec une base transmise par les personnes qui nous ont élevé et nous la faisons évoluer en fonction des situations rencontrées, de nos valeurs et de nos réflexions quotidiennes.

Quant à l'appareil juridique de notre pays, il évolue beaucoup moins vite que n'évolue notre société elle-même, et certaines lois qui ont vu le jour dans un contexte politique ou économique particulier n'ont plus aucun sens aujourd'hui.

Il existe aussi des zones grises dans le droit (vide juridique), des imprécisions, des ambiguités qui ne permettent pas de statuer si une action est légale ou non.

D'ailleurs il est intéressant de se dire que lorsque vous franchissez une frontière, le cadre légal change en un instant, mais votre morale et votre éthiques n'ont pas été impactées.

L'idée de cette valeur qui est la mienne (et que rien ne vous oblige à partager) n'est pas de profiter au maximum de ce que permet la loi française, et de prendre des libertés supplémentaires quitte à être hors-la-loi.

Mais justement de refuser de jouir de certaines libertés qui nous sont offertes mais qui vont à l'encontre de notre morale personnelle, et à l'inverse, de parfois prendre le risque d'une sanction pour une cause qui nous semble juste.

Voici quelques exemples de cadres légaux récents ou actuels qui me semblent, personnellement, abberants :

et même sur des sujets plus légers mais qui touche à notre culture :

  • Regarder un documentaire enregistré sur une chaine de télévision avec un ami est un acte illégal et répréhensible par la loi.

Pour finir, l'optimisation fiscale à outrance est autorisée en France, tandis que des centaines de personnes meurent dans la rue chaque année.

Voilà en partie pourquoi toutes mes décisions, que ce soit dans ma vie professionnelle ou personnelle, ne sont pas régies en priorité par la question "Est-ce une décision légale" mais plutôt "Est-ce que cette décision va dans le bon sens, peut être bénéfique pour la société, et/ou ne pas porter préjudice aux autres et à leur liberté."

Attention, personne n'est parfait, moi le premier. J'ai fait des erreurs de jugement, parfois dûes à un manque de connaissances ou de discernement, et j'en referai sûrement, mais sûrement moins que si je suivait le cadre légal comme seule ligne conductrice.

On pourrait penser que respecter une certaine éthique sociale et économique est un acte altruiste, alors qu'en vérité la finalité est pûrement égoiste : car c'est une décision qui permet à ceux qui la prennent, comme moi, de dormir sur leurs deux oreilles et de pouvoir se regarder dans leur miroir sans avoir à baisser rougir de ces actes.


Giammarco Boscaro sur Unsplash

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